La trilogie Valisar 1 : L'Exil (de Fiona McIntosh)

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Premier volume de la nouvelle trilogie de Fiona McIntosh après "Le Dernier Souffle", "L'Exil" décrit l'arrivée dans le royaume de Penraven d'un envahisseur impitoyable et déterminé. Critique.

Loethar est un tyran ambitieux et impitoyable. A la tête d'une terrifiante armée de mercenaires et de renégats, il a déjà conquis deux nations, ne laissant dans son sillage que dévastation et vies brisées. Il convoite maintenant le royaume de Penraven : un pays riche, doté d'un port important, d'un littoral étendu et d'abondantes ressources naturelles.
Mais, cette fois, le tyran veut davantage qu'une couronne, il rêve d'empire et nourrit une obsession grandissante pour la magie. Et s'il veut renverser le roi Brennus de Penraven, huitième de la lignée des Valisar, c'est parce qu'il possède le pouvoir de coercition : tous les héritiers valisars naissent depuis des siècles avec ce don sinistre qui leur permet de soumettre entièrement les gens à leur volonté.
Si Loethar s'imprègne de la magie de ces êtres d'exception, nul ne pourra plus l'arrêter. Or, pour y parvenir, il est convaincu qu'il faut les
consommer... (Ed. Bragelonne)

Après une honnête première trilogie, intitulée Le Dernier Souffle, dont ChaOdisiaque vous a déjà parlé, et qui a été saluée par Robin Hobb, Fiona McIntosh revient à la charge avec La Trilogie Valisar, dont le premier volume, L'Exil est paru en France voilà quelques mois.

L'Exil c'est celui du jeune prince Leonel, qui fuit son château avec l'aide de Gavriel De Vis, fils du légat, pour échapper au tyran Loethar, étrange adversaire, raffiné tout en étant capable de prendre des décisions les plus sanguinaires. Le récit se sépare rapidement en deux, entre le château de Penraven, Brigthelm, soumis au tyran mais dans lequel la résistance s'organise tant bien que mal, et les errances du prince en fuite.

Ce long récit est vivant et fonctionne bien. Fiona McIntosh ne s'embarrasse pas de détails inutiles et va à l'essentiel. Parfois un peu trop vite d'ailleurs, on aurait aimé un peu plus de détails dans la description des personnages, qui sont néanmoins bien campés, et assez originaux pour se démarquer les uns des autres.

L'Exil, qui se rapproche parfois assez furieusement du Dernier Souffle, par le ton, par les ficelles scénaristiques ou le parcours des héros, en possède les qualités et les défauts. L'intrigue, la tension qu'est capable d'apporter Fiona McIntosh, soutiennent l'intérêt et la progression du récit. Cependant, on regrette parfois des astuces un peu trop visibles, ou des épisodes un peu trop attendus, ou bien au contraire bien trop faciles (on regrette que Fiona McIntosh se soit fourvoyée dans un motif aussi artificiel que celui de l'amnésie soudaine).
Mais le lecteur a plaisir à voir se dessiner les étapes du piège tendu par le tyran : c'est d'abord le pays qui est encerclé, puis le château, puis le Prince et les habitants et leurs consciences. Signalons tout spécialement le personnage de Faerth, ancien serviteur du Roi, passé à l'ennemi, très réussi, même si là encore on devine assez facilement que son rôle est plus subtil qu'il n'en a l'air.

Fiona McIntosh reprend donc des recettes qui ont fonctionné avec Le Dernier Souffle, ce qu'elle avoue elle-même dans la note liminaire. Elle ajoute que cette nouvelle trilogie est partie de l'idée d'une seule scène, celle de cannibalisme évoquée dans le quatrième de couverture. Si, effectivement, ce genre d'image est à même de frapper les lecteurs, il reste que c'est un peu court pour développer toute une trilogie. C'est un peu le sentiment que l'on a dans la première partie du roman : on ne sait pas bien, malgré, ou à cause de, la rapidité de l'enchaînement des actions, où l'auteur veut nous emmener. Fort heureusement, le récit retrouve une ligne directrice à la fin du premier tiers, lorsque débute l'exil proprement dit, et l'on suit avec plaisir les pérégrinations de Leonel et de Gavriel, ainsi que leurs rencontres. Car, si les personnages principaux ressemblent un peu trop à ce qu'on pouvait trouver dans l'autre trilogie de l'auteur, les personnages secondaires, notamment ceux introduits à la fin et qui vont sans doute constituer la charnière du deuxième épisode, sont particulièrement réussis.

Il en ressort un récit plaisant, qui pour autant de surprend pas assez, malgré sa volonté de suspens et de rapidité. On garde de L'Exil un sentiment un peu déçu en considérant le potentiel qu'avait Le Don. Par ailleurs, notons quelques erreurs typographiques ou orthographiques agaçantes, ce qui n'est pas dans les habitudes de Bragelonne, ainsi que cette coquille du quatrième de couverture (Brennus est bien le huitième roi des Valisar, et non le neuvième). Cependant, si l'on oublie la comparaison avec les aventures de Wyl Thirsk, ce premier volume de la Trilogie Valisar garde assez d'intérêt et de cohérence d'ensemble pour en faire un roman de fantasy efficace et divertissant.

L'Exil est disponible chez Bragelonne (28€)

Traduction d'Isabelle Pernot

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L'Exil

Note de l'auteur de l'article

13/20

Commentaire : Avec un récit efficace et bien mené, L'Exil constitue un bon choix pour un roman agréable et rapidement lu. On regrette notamment un univers seulement esquissé. Mais Fiona McIntosh sait une nouvelle fois prouver son talent pour les intrigues à rebondissements.

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Article écrit par : Kelem le 25.06.2009 19:17:34

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Quand j'aurai mon niveau 4 / J'achèterai un cheval / Je sais pas vraiment monter / Tant pis, ça m'est égal   ("La vie d'aventurier" POC)

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