Cent dix-huit ans avant ce jour, Nol l'étrange visita tous les rois du monde connu. Hommes et femmes parmi les plus sages l'accompagnèrent alors pour un voyage mystérieux, commencé sur l'île Ji. Peu en revinrent, et Nol n'était pas du nombre. Les survivants emportèrent leur secret dans la tombe... Depuis cette date, leurs descendants se réunissent régulièrement pour célébrer cet événement fatal. A part eux, plus personne ne s'intéresse à cette histoire... sauf ceux qui ont commandité les assassinats de tous les héritiers des sages. Pour les survivants, un seul espoir : percer à leur tour le secret de Ji... (Ed. Mnémos)
Voilà un quatrième de couverture alléchant comme on en voit rarement ! Le Secret de Ji, le cycle de Pierre Grimbert, est peut-être l'ouvrage le plus célèbre et le plus retentissant de la fantasy francophone, avec les Chroniques des Crépusculaires de Mathieu Gaborit. Couronnée par de nombreux prix, cette aventure au vrai sens du terme ne va certainement pas vous laisser indifférent, déjà , pour la bonne raison qu'il y a matière à lecture. L'occasion m'est donnée de vous présenter ce cycle car récemment est paru le premier tome de la 3ème série s'insérant dans cet univers.
L'histoire du Secret de Ji est marquée d'abord par son ambiance très particulière, très oppressante, comme le laisse espérer le titre, car marqué par le sceau du secret. C'est avec joie que le lecteur se laisse porter au fil des pages sans savoir ce qui va l'attendre au coin du "livre" suivant. C'est un atout de ce cycle : il n'y a pas de division en chapitres, mais en "livres" beaucoup plus épais (dans les 150 pages). On aboutit nécessairement à une narration très soutenue, sans véritable pause. Pierre Grimbert a en effet un art du suspens consommé, que je qualifierais de rare dans le monde la fantasy. Si beaucoup de séries nous tiennent en haleine par leur rythme effreiné, ici, c'est vraiment une tension permanente qui nous attache à la lecture. Le charisme des personnages, aussi bien les héros que leurs adversaires, y est pour beaucoup. On ne risque pas de rencontrer un tueur Züu en sortant de chez soi après avoir fini le livre, mais on l'imagine assez facilement, c'est dire l'effet que peut avoir ce livre sur son lecteur.
Pas de "héros" principal autour duquel tout le livre s'articule, ce qui est un bel atout. Le groupe de 5 ou 6 personnages, tous ayant leurs qualités et leurs défauts, devient rapidement très attachant. Dangers, surprises, intrigues et l'inévitable histoire d'amour, bien conduite, sont autant de garanties à une lecture agréable.
le Secret de Ji est écrit par un français, c'est vraiment à souligner, tellement les français sont rares à véritablement percer dans le monde de la fantasy. On ne trouve donc pas de problèmes de traduction, et c'est une bonne chance. Le style est simple et bien vivant, et l'ensemble bien écrit. On peut simplement regrette l'emploi parfois abusif des points d'exclamations, qui semble être une "patte" de l'auteur.C'est assez agaçant, mais on peut l'oublier rapidement.
L'univers décrit se met en place au fur à mesure, et gagne en cohérence surtout vers la fin du livre. C'est bien l'occasion pour Pierre Grimbert de l'étoffer avec ses cycles suivants. Les ennemis infernaux, en la personne des tueurs Züu, sont une idée assez brillante de l'auteur : si, après quelques années, on peut avoir oublié les personnages principaux, vous n'oublierez pas de sitôt ces horribles assassins, comme vous n'oublierez pas cette série, longue en termes de pages, mais courte en terme de lecture, car c'est très difficilement que l'on peut lâcher le roman après l'avoir commencé !
Estimation : 7,5/10
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Quand j'aurai mon niveau 4 / J'achèterai un cheval / Je sais pas vraiment monter / Tant pis, ça m'est égal ("La vie d'aventurier" POC)
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