Ecrivain à succès, Thomas Covenant mène une vie de famille tranquille, jusqu'au jour où il apprend une terrible nouvelle : il a la lèpre. A cause du risque de contagion, il est rejeté par tous ses proches, et sa femme le quitte en emmenant leur fils. Abandonné et en état de choc, il se fait renversé par une voiture et se trouve projeté dans un monde parallèle, le Fief, pays de légende où règnent surnaturel et magie blanche. Commence alors pour Thomas Covenant une aventure épique à laquelle rien ne le préparait. Il est investi d'une mission : sauver tout un peuple du chaos et de la destruction.
Découverte au cours d'un intense phénomène de promotion ces mois dernier, la saga de Stephen R. Donaldson est en train d'être rééditée en France, après une ancienne et calamiteuse traduction parue aux éditions J'ai lu. Dotée d'une couverture élégante et intrigante, ce premier tome d'une série qui en comptera dix, La malédiction du Rogue, attire l'oeil par son héros peu commun. En effet, dès le premier abord, on sent que l'on est pas en présence d'un héros typique de la fantasy épique que l'on a l'habitude de croiser. Thomas Covenant a la lèpre, ce qui n'est pas un grand avantage pour se lancer dans une croisade contre les forces du Mal. De plus, et du fait de sa condition d'exclu, qu'il ne retrouve absolument pas dans la contrée merveilleuse du Fief, qui ne semble pas connaître la maladie, ce héros est un être parfaitement antipathique. Ne vous attendez pas à vous attacher à lui comme à Harry Potter, c'est justement ce qui donne son intérêt à ces aventures étonnantes.
C'est un peu la caractéristique principale de ce roman : ses bonnes idées. L'univers créé est par bien des points assez original : outre le héros, on notera la présence sympathique des Géants, des chevaux légendaires, les ranyhyns, et d'autres trouvailles, comme la mystérieuse sangarde.
Cependant, on est déçu par le rythme, très inégal. Assez mal introduites, les descriptions lassent parfois, surtout dans la première moitié, alors que l'action s'accélère de manière impressionante dans certaines passages, où l'on voit que l'auteur sait parfaitement faire jouer la tension. L'intrigue met du temps à se mettre en place, et parfois on se perd dans les explications. L'arrivée de Thomas Covenant dans le Fief veut mettre en place, de façon originale là aussi, l'enjeu de la quête. mais trop d'informations sont données en même temps et on se surprend, arrivé vers la fin du livre, à se demander, finalement, pourquoi tout cette équipée.
A de nombreuses reprises, l'auteur se démarque en employant faisant chanter ses personnages. Une tentative de se démarquer du style classique de la fantasy mais, et peut-être la traduction (assez bonne par ailleurs) de ces passages joue-t-elle un rôle, on est vite agacé par ces "vers" écrits à la va-vite.
Pour conclure, il s'agit là du début d'une aventure qui fourmille de bonnes idées dans ses détails mais le tout dans un cadre éculé (le saut dans un univers parallèle et l'objectif : sauver le monde). Malgré l'annonce d'un cycle d'anthologie par les quatrièmes de converture, l'oeuvre majeure de Stephen R. Donaldson ne semble pas devoir se démarquer du gros des troupes des ouvrages fantasy. De nombreux épisodes restent néanmoins agréables à lire, et lorsque l'action est réellement engagée, passée une grosse moitié de ces 600 pages, la fin se laisse tout de même attendre. Il est donc tout à fait possible que la suite de la série donne beaucoup plus d'ampleur à un premier tome dont on en regrette le manque.
les Chroniques de Thomas Covenant, t.1 : La malédiction du Rogue est disponible au Pré aux Clercs (19€90) ou chez Pocket (8€10)
Déjà disponibles au Pré aux Clercs (19€90)
- T. 2 : La retraite maudite
- T. 3 : La terre dévastée
- T. 4 : Le rituel du sang
- T. 5 : L'arbre primordial
Disponibles chez Pocket :
- T. 2 : La retraite maudite
Quand j'aurai mon niveau 4 / J'achèterai un cheval / Je sais pas vraiment monter / Tant pis, ça m'est égal ("La vie d'aventurier" POC)
SierrElben, prochainement sur vos écrans !