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Merlin et les séries de Fantasy
Dans le monde prolifique et lucratif des séries anglo-américaines, s'il y a bien un type de fiction qui semblait avoir été laissé à l'abandon depuis les kitchissimes productions des années Xéna, Hercule et j'en passe, c'est bien celui de l'aventure médiéval-fantastique, à partir d'univers connus, ou pas. Si la science-fiction a eu Stargate et Battlestar Galactica, il semble bien ardu de trouver aujourd'hui une série référence en matière de fantasy, et Kaamelott en France semblait à cet égard le seul projet un tant soit peu ambitieux capable d'animer la flamme des amateurs des ces univers, mais un ton très décalé par rapport à la fantasy habituelle.
Les choses seraient-elles en train de changer? Depuis cette année, les adeptes américains des romans de Terry Goodkind peuvent en effet regarder en syndication (sur chaînes locales) l'adaptation de L'épée de Vérité (critique de Kelem ici). Et la série semble recevoir un accueil plutôt favorable. Mais ce n'est pas tout! Le plus gros projet qui pourrait en déclencher bien d'autre et, soyons francs, qui nous intéresse bien plus, est celui de l'adaptation du Trône de Fer de George R.R Martin par la chaîne H.B.O, très grosse productrice de - bonnes - séries (Sex and the city, The Sopranos, The wire, Six Feet Under, Band of Brothers et j'en passe)
Parallèlement à la fantasy américaine, adaptée de romans à succès, il faut aussi compter sur les anglais et la BBC qui ont, eux, décidé de remettre au goût du jour et dans un mode assez classique, les légendes arthuriennes, à travers cette nouvelle série, Merlin dont la diffusion de la première saison vient de s'achever en Angleterre, et qui doit arriver prochainement aux USA et peut-être en France.
Le pitch prend de nombreuses libertés avec les légendes plus classiques. Merlin, jeune fils de paysan part à Kamelott pour y recevoir la protection d'un certain Gaïus, médecin du roi Uther Pendagron, et ancien sorcier de son état. Uther Pandragon, personnage autoritaire, règne d'une main de fer sur son territoire, duquel il a banni la magie depuis 20 ans, exécutant au passage toute personne accusée de sorcellerie sur la place publique. Très vite, l'histoire se polarise autour de quatres personnages à peine sortis de l'adolescence: Merlin, qui se découvre une destinée extraordinaire grâce à ses dons de magie, Arthur, fils du roi Uther et promis à la couronne à la mort de celui-ci, Morgane, pupille d'Uther et sa servante Guenièvre. L'idée est simple: la destinée de Merlin est de protéger Arthur mais il ne peut lui révéler le secret de ses pouvoirs s'il ne veut pas avoir la tête coupée.
On comprend très vites les quelques libertés prises, mais après tout la légende Arthurienne, on en fait un peu ce qu'on en veut. Mais si l'on peut excuser les libéralités du scénario, ainsi que les effets spéciaux parfois un peu à la traîne (petit budget), le spectateur pourra très vite être tiraillé entre l'attrait pour un univers parfois sombre, assez juste et remplis de personnages ambigus (Arthur, Uther et Gaiüs) et l'incroyable, niaiserie de certains passage, la naïveté et la jeunesse d'esprit dont font parfois preuve les principaux héros qui, bien que vivants dans un monde rude et cotoyant la mort de près, sont capables à tout bout de champs de produire d'infatigables "sourires Colgate". Le paradoxe entretenu entre cet univers sombre et le côté relationnel des personnages qui fait parfois penser à une série teenage du type Smalville est tout à fait étonnant. Certains dialogues complètement anachroniques et abscons peuvent ruiner une scène intéressante en l'espace d'une seconde, et révèlent parfois les imprécisions de l'univers médiéval avec en costume XVe siècle et château restauré du XIXe. Par exemple, si l'auteur semble avoir banni toute forme de christianisme de la série, cela n'empêche pas d'entendre les personnages s'écrier "My God" de temps à autre. De même la scène ou Merlin propose à Arthur, lors d'un banquet officiel de lui "payer un verre" peut provoquer chez le spectateur un sentiment d'incrédulité.
Sur la forme, le manque de moyen se fait également un peu sentir. Si la BBC nous avait habitué aux scénarios spectaculaires de Rome par exemple, on est un peu surpris ici par la facilité des mécanismes scénaristiques mis en place , et leur récurrence (élément magique perturbateur, Arthur en danger, le roi s'entête, Merlin sauve la situation). Néanmoins, quelques clins d'oeils au genre cannonique de la chanson arthurienne (je ne suis pas un expert) sont assez amusants, et montrent la volonté de retracer, sans complexes, le côté épique et proprement incroyable des aventures. Ainsi les personnages parcourent-ils la Bretagne par monts et par vaux plus rapidement et en utilisant moins d'électricité que le TGV Paris-Marseille, ce qui, même pour des purs-sangs arabes, représente un exploit.
Enfin, le jeu des acteurs, sans jamais n'être réellement transcendant, parvient peu à peu à s'affirmer, d'autant plus que l'accent anglais correspond bien à la théatralité un peu classique des personnages. A Merlin, naïf et impertinent s'oppose évidemment Arthur, plus "brut de pomme". Là encore les ficelles sont un peu grosses.
En somme un modeste 6/10 pour une série sans prétention, tournée dans un chateau français, mais qui parvient tout de même à nous faire passer un bon moment, pour le peu que l'on évite d'y regarder de trop près. Le potentiel n'était pas absent de cette production, mais la volonté de créer une série "tout publique" en restreint fortement l'intérêt.
Notation de la série
12/20
Une série entre deux eaux, parfois de bonnes choses, un univers assez fourni et de l'attention dans la construction des personnages, mais un côté "smalville" qui gâche absolument tout, certains passages sont extrèmement mauvais. On s'y attache tout de même.
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NB: je m'attaque maintenant à Legend of the Seeker. Souhaitez-moi bon courage...
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Oulà oui bon courage, car tu en as. Ainsi que du temps libre apparemment
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Non pas tout de suite . Peut-être un épisode d'ici mercredi, après je les enchainerai le soir. Je ferai une note à la fin de la diffusion de la saison 1.
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Je ne sais pas ce que ça va valoir, d'après les critiques diffusées sur le web, je serais tenté de dire : bon courage. Mais après, qui sait ? Tu va peut être raffoler ...
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Je pense pas non... mais bon.
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