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Le Château dans le ciel (de Hayao Miyazaki)
Il n'est pas neuf, le film dont je veux aujourd'hui vous parler. Le Château dans le ciel (Tenku no shiro Rapyuta) date en effet de 1986, mais n'est sorti en France qu'en 2003. De longues années d'attentes pour découvrir le 5ème film en tant que réalisateur de Hayao Miyazaki, le maître de l'animation japonaise. Mais comme ce dessin animé n'a pas pris une ride, c'est l'occasion, si vous ne connaissez pas, de vous expliquer pourquoi il vous faut vous précipiter chez votre magasin de DVD le plus proche.
Le Château dans le ciel concentre les thèmes majeurs que traitera Miyazaki dans ses films suivants : la fascination pour les machines volantes et les voyages aériens, l'antimilitarisme, la poésie de la nature et la force de destruction des hommes (en ce sens, les liens sont forts entre ce film et Princesse Mononoké).
La scène du prologue campe le décor : un dirigeable dans lequel la jeune Sheeta est prisonnière de Muska, un homme type dandy dégingandé, est attaqué par une bande de pirates des airs menés par Dora, une grand-mère déjantée. Au cours de l'attaque, Sheeta tente de s'évader en passant par la fenêtre, mais dérape et tombe alors qu'un des pirates essaye de la rattraper.
Mais elle ne s'écrasera pas pour autant au sol puisque la pierre qu'elle a autour du cou se met à briller de mille feux et provoque son apesanteur. Sheeta, dans une première scène magique, tombe alors littéralement dans les bras du jeune Pazu, un mineur de la ville, qui la prend sous sa protection. Les militaires du dirigeable aussi bien que les pirates sont à la recherche de la pierre que la jeune fille porte en pendentif, morceau de métal sacré qui serait la clef pour découvrir Laputa, légendaire forteresse volante que le père de Pazu, aviateur et aventurier, a réussi à prendre en photo avant de mourir. Son fils a toujours rêvé pouvoir découvrir ce "château dans le ciel", et sa rencontre avec Sheeta les amènera donc à se mettre à la poursuite de Laputa.
Le film long de 2h alterne scènes de suspension poétique et d'action soutenue. Lorsque le couple des jeunes héros comprend que la volonté de Muska et des militaires qui l'accompagnent n'est que de piller et de conquérir Laputa, s'enclenche une véritable course-poursuite aérienne à bord du vaisseau des pirates, bien plus attachants qu'ils n'en ont l'air.
Ce résumé de synopsis ne doit pas masquer la profondeur des caractères et la complexité des rapports entre les personnages. Le scénario fourmille de surprises et est toujours prétexte à dévoiler une parcelle de l'imaginaire inépuisable de Miyazaki. Le réalisateur japonais parvient a atteindre l'alliance parfaite entre la narration de la fable (c'est bien le mot qui convient pour qualifier une telle histoire) et les nombreuses lectures proposées par celle-ci. Les divers messages portés par le film ne parasitent en rien les scènes d'actions dont le film regorge (et Miyazaki de signaler là encore son brio pour les scènes aériennes), de même que les instants de pure poésie qui ne laissent d'autre possibilité que de se laisser envoûter. Et, ce qui est la "patte" Miyazaki, le film n'oublie pas non plus les passages profondéments drolatiques, pour lesquels les pirates sont les parfaits protagonistes.
Il ne faut pas non plus oublier la réussite visuelle du Château dans le ciel dont la précision en même temps que la simplicité d'animation est un vrai bonheur, rehaussé par le ton des couleurs chatoyantes. N'envisagez même pas la comparaison avec les tombereaux de japanimation servis aux enfants le matin sur les chaînes du câble, le film de Miyazaki est une vraie réussite artistique. La France et l'occident a Le Roi et l'Oiseau. Le Japon a Miyazaki.
Si vous n'avez pas eu l'occasion de voir passer devant vos yeux émerveillés un film de Miyazaki, Le Château dans le ciel est une bonne occasion de commencer, car il est emblématique de nombre de ses autres films, autant dans les thèmes traités que dans sa réussite esthétique. Le vrai défi serait de trouver quelque chose à reprocher à un tel film, véritable spectacle d'aventure et d'action, en même temps que rare moment de poésie, la tête dans les nuages.
Le Château dans le ciel (de Hayao Miyazaki)
19/20
Symbole de l'art envoûtant de Hayao Miyazaki, il faut voir Le Château dans le ciel, alliance presque irréelle de l'aventure, de l'action, de l'humour et de la poésie.
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Dernière modification par Kelem (23-04-2010 17:18:08)
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Merci pour cette critique et l'envie que ça donne de voir un tel dessin animé. Par la même occasion j'ai découvert Le Roi et l'Oiseau que je ne connaissais pas du tout^^
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Ahh le Roi et l'Oiseau. Merci pour la critique ce film est fantastique.
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Pour préciser, j'ai comparé avec le Roi et l'Oiseau au niveau de la qualité globale des deux films : ce sont deux excellents dessins animés (en tant que véritables oeuvres artistiques à mon sens). Il est bien entendu évident que les deux n'ont strictement rien à voir.
Mais ce sont deux films qu'il faut avoir vus dans sa vie, oui ^^
Quelques infos sur Le Roi et l'oiseau par Wikipédia qui précisent d'ailleurs que Miyazaki a été influencé par ce dessin animé. AH ! Je m'en doutais bien, comme quoi je raconte pas n'importe quoi
Dernière modification par Kelem (27-04-2010 21:43:12)
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Kelem a écrit:
Mais ce sont deux films qu'il faut avoir vus dans sa vie, oui ^^
Insinuerais tu que je suis entrain de rater ma vie ?
J'avoue, je regarderais les 2, promis
Kelem a écrit:
Quelques infos sur Le Roi et l'oiseau par Wikipédia qui précisent d'ailleurs que Miyazaki a été influencé par ce dessin animé. AH ! Je savais pas, comme quoi je raconte pas n'importe quoi
Oui, j'avais vu ça
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ChaOdiz-Padre a écrit:
Kelem a écrit:
Mais ce sont deux films qu'il faut avoir vus dans sa vie, oui ^^
Insinuerais tu que je suis entrain de rater ma vie ?
J'avoue, je regarderais les 2, promis
Meuh non ! Et puis tu as encore tout ton temps, ça presse pas forcément à la minute ^^
Le Roi et l'Oiseau fait partie des programmes que les (bonnes) chaines de télé aiment bien rediffuser pendant la période de Noël.
Quant à Miyazaki, il passe aussi de temps en temps. Arte vient de finir de diffuser son "cycle" Miyazaki avec pas mal de films mais je n'ai pu revoir que les deux derniers dont je vous ai parlé. Je vais tenter de me procurer Le Voyage de Chihiro aussi qui a l'air d'être un (autre) magnifique film.
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Ouais le voyage de Chihiro se rapproche de l'univers plus oenirique-enfantin de Totoro. Mais c'est de loin à ces films que va ma préférence chez Miyazaki, pour tout dire. Avec Porco Rosso, ovni un peu à part dans l'oeuvre de Miyazaki. Mais le chateau dans le ciel, pour tout dire, je l'avais un peu trouvé fade. un peu "à la" Miyazaki. Du coup, je tâcherai de le revoir. j'ai du passé à coté.
Et euh sinon, c'est clair que ne pas avoir vu Le Roi et L'oiseau pour un homme civilisé, c'est un peu comme ne jamais avoir joué à ad&d pour un rôliste : que t'aimes ou que t'aimes pas, t'as pas le droit de pas avoir essayé!
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